Lorsque je suis monté à Paris il y a une bonne quarantaine d'année et que je me suis intéressé à la harpe llanera, existait déjà le souvenir d'un français Jean-Jacques Golicki qui s'était fait acheminer une harpe du Venezuela et c'est le célébre harpiste Juan vicente Torrealba qui s'était chargé de lui choisir une harpe "Banco Largo".
A Paris, travaillant le jour pour le commerce familial de vêtements dans le Sentier, il se produisait la nuit dans des cabarets (l'Escale). Selon les gens qui l'on connu, c'est cette double vie épuisante et frénétique qui provoqua sans doute son décès d'un arrêt du coeur à l'âge de 37 ans en 1967. Il a laissé le souvenir d'un musicien doué et généreux.
A mon arrivée à Paris, le français qui jouait déjà ce style de harpe, celui qui déjà avait son répertoire en main c'était Gabriel Zurini. Il s'était déjà mis à fabriquer une première harpe en 1967 ayant pris pour modèle la harpe de Jean-Jacques Goloki.Sa lutherie s'est affinée au point d'arriver à produire des harpes légères et sonores que j'ai adoptées. Méticuleux, il adore analyser, retenir et expliquer les choses et c'est le "parrain" en quelque sorte.
Il faut citer Luc Dubos. Il s'est d'abord passionné pour la harpe paraguayenne en 1974 avec pour modèle le harpiste Ramon Romero. Puis son intérêt s'est reporté sur la harpe llanera et les maracas (séjour à Barinas en 1980) et enfin plus récemment sur la harpe tuyera de andes vénézuéliennes munies de cordes métalliques et dont la technique est complexe (avec les maîtres Arturo Garcia et Flugencio Aquino). A présent il joue de la contrebasse.
Je pense à Cyrille Monin, le fils de Claude Monin, un ingénieur passionné de harpe llanera qui s'est reconverti dans la fabrique de flûtes à bec baroques.
Bernard Rousseau, attaché plus que tout à ses bords de Loire, brocanteur et fils de brocanteur avec une connaissance forte de la valeur des belles choses et un amoureux de la musique, des musiques qu'il a jouées en tout lieux avec un talent de multi-instrumentiste ( le banjo, la balalaika, le charango des andes pour finir sur la harpe et les maracas dont les figures rythmiques sont extrêmement difficiles à reproduire - Des choses qu'il a appris en écoutant des cassettes !!
Il y a eu Barbrô, la suédoise, pianiste au départ et très douée pour la harpe llanera.
Des inséparables frères Pierre et Alain Clemente vivant dans le Sud de la France, c'est Alain qui s'est révélé très fin harpiste.
Aux antipodes, un ingénieur des Eaux Luc Martin qui au gré de ses mutations a découvert la harpe llanera en Colombie avec Mario Tineo et Carlos Rojas. Il doit se trouver peut-être en poste en Indonésie actuellement.
Suzanne Abelin qui vit près d'Avignon a appris avec un vénézuelien de Paris.
Alain Harre, de Cavaillon possède un beau toucher de harpe.
Guy Leroux, guitariste au départ, mandoliniste ensuite, mets à présent la pression sur la harpe llanera.